Tant d'énergie donnée cette année pour imposer un projet que j'ai visualisé dès les premières répétitions mais que mes comédiens n'ont véritablement perçu que lors de la dernière générale...trop tard... Oh! pas pour le tenir car les explications répétées, le travail acharné, les conseils donnés, les batailles de détails ont soudain pris un sens pour tous et les représentations ont vraiment été à la hauteur de ce que j'avais espéré. Mais trop tard... pour moi, pour nous, pour ce groupe dans lequel j'ai cessé de croire.
Un metteur en scène, c'est une boule d'énergie qui se nourrit de la confiance qu'on lui porte. Quand celle-ci s'érode, quand ses acteurs doutent de lui, il perd peu à peu son dynamisme, sa vision se brouille, ses gestes deviennent moins précis, ses convictions moins évidentes. Il meurt.
Que le spectacle ait finalement marché, que la critique soit bonne, que l'originalité et le travail aient été relevés ne changent rien : on ne fonde pas une relation sur des circonstances extérieures mais sur la valeur intrinsèque que l'on accorde à une personne et à son travail.
Je ne suis pas prête à remettre cela en question.
Je ne suis pas prête à me contenter d'un ersatz, d'un substitut, d'un succédané...
Je ne suis pas prête à mourir...comme metteur en scène.
C'est donc dans d'autres flammes que je vais aller me jeter pour renaître de nouveau, avec cependant le pincement au coeur de vos visages blancs disparaissant sur un air d'accordéon...
2 commentaires:
Dommage de te sentir déçue de la sorte. Espérons que tes nouveaux projets te soient favorables et t'apportent de la joie. En tout cas moi j'me suis éclatée. Et je suis fière d'avoir convié ceux que j'aime, car ils ont su apprécier cette mise en scène, et moi je suis contente qu'ils soient contents. Et je suis contente d'avoir joué quelque chose qui sorte ainsi des sentiers battus, et même que si tu trouves une salle à Paris, je suis prête à y aller, mais peut-être dans un autre rôle, qu'en penses tu? Femme fatale, il faut être musclée, tu l'as toi même constaté.
Je ne suis pas déçue par le spectacle, mais tu le sais, par l'ambiance de cette année et l'attitude de certains membres qui m'a pesée et peinée aussi parfois.
Mais puisqu'on parle de Paris... euh, si j'ai un rôle pour toi : vraiment, tu l'acceptes ? Fais gaffe, je risque de retenir la proposition.
En tous cas, ton "dérapé" dans l'émotion m'a vraiment convaincue. C'est pour ces moments là, ces instants vrais qu'on fait du théâtre il me semble.
Je t'embrasse,
L.
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