Irulaane ou la face artistique de Lauriane Renaud...

Irulaane ou la face artistique de Lauriane Renaud...
Toujours un peu perchée...

jeudi 15 mai 2008

Suite d'une scène bien engagée...

Maintenant, derrière LUI, il y a Franz qui a accepté de me donner la réplique pour poursuivre ce dialogue de théâtre (commencé à l'article en dessous). Et je peux vous dire que celui-là, avec ses répliques inattendues, il me donne du fil à retordre ! Mais c'est aussi plus savoureux cette petite part d'inconnu... Garçon ! La suite !


(Il les sert. Il s'assoit en face d'elle)

Lui - Tiens, prends ça... On va trinquer... Mais tu n'es pas obligée de me regarder dans les yeux.

ELLE - Pourquoi, tu as quelque chose à te reprocher ?

LUI - Point du tout, ma chère... Je disais ça comme ça... Je ne suis pas superstitieux. Les échelles et les chats noirs ne me font pas peur. Les chattes non plus d'ailleurs.

ELLE, arquant un sourcil. - Oh! Monsieur fait dans l'humour ? Dans le graveleux peut-être ? (Un temps) Bon, ok, je dépose les armes... pour le moment.

LUI - Ecoute, faut savoir aussi. "Tu rentres tard", "tu rentres tôt". Dis-toi simplement que je rentre...

ELLE, ironique. - Oui, c'est vrai, quelle faveur... tu fais à ta femme! Tu es vraiment un homme bon quand on y réfléchit...bien.

LUI, en buvant. - Tu m'saoules !

Elle - Oh ! JE te saoule ? Et tu sais ce qui me "Saoule", moi ? Quand tu me mens.

LUI - Je te mens ?... Et... à propos de quoi ? Je serais curieux de savoir.

Elle - Disons que tu me mens.. par omission. Et, ne fais pas l'innocent, je crois que tu SAIS très bien de quoi je parle ! Ou plutôt devrais-je dire : "de qui"...

LUI - C'est toi qui parlais d'une bonne soirée ?!... Oui, ça aurait pu l'être. Mais là, tu vois, je suis fatigué, et je sens que je vais manquer de finesse.

(Elle se lève, soudain lasse. Son verre à la main, elle se dirige vers la fenêtre et fixe un horizon imaginaire.)

Elle – Si c'était un de nos grands soirs, c'est le moment que je choisirais pour engager le deuxième round avec un « là, tu éludes ». Je m'offrirais même peut-être le luxe de te décrocher un « tu vois ? ». Mais (elle se retourne vers lui), ce n'est pas un de mes grands soirs et je suis fatiguée de jouer.

LUI (il boit, puis regarde dans son verre) - Aujourd'hui, une cliente est venue. Elle m'a raconté que son mari avait eu une attaque la semaine dernière. C'est un légume. Elle va passer le reste de ses jours à s'occuper de lui... (il boit encore) Tu ferais quoi, toi, si tu étais à sa place ?

Elle - Et bien... je suppose que ma réponse ne va pas te plaire, mais... je crois que ce serait plus simple pour moi... oui, je crois... plus simple. Oui, c'est le mot.

Lui - Développe. J'ai peur de ne pas te suivre...

Elle - Moi, c'est tout le temps que j'ai peur. C'est toujours larvé au fond de moi. (Relevant la tête d'un coup) C'est terrible la peur, tu sais ? C'est un démon qui vous ronge et que rien ne satisfait jamais. J'ai peur quand tu as 5 minutes de retard. J'ai peur quand ta voix me semble tout à coup moins chaleureuse. J'ai peur quand tu es malade. J'ai peur quand tu traverses la rue. J'ai peur quand je vois ton regard glisser sur une autre femme...
Alors, quand je dis que ce serait plus simple, c'est que... ce serait fini. Je n'aurais plus rien à redouter, puisque... ce serait là.

Lui - Je constate avec regret que tu as besoin de remplir ta vie... J'ignorais être à ce point ce contenu... (Il se lève) Moi, je n'accepterais pas un truc pareil.

Elle - C'est tout ce que tu trouves à dire ? "Tu n'accepteras pas un truc pareil" ? (Elle se tait. Ses yeux s'emplissent de larmes. Elle boit une gorgée, fait la grimace. Rire sans joie) C'est du vin de prunes à ta mère? Y a pas à dire, il est vraiment dégueulasse.

LUI, s'approchant d'elle - Excuse-moi... (Un temps) Regarde-moi... (Il lui relève le menton) Je ne supporte pas de te faire pleurer. ça je peux pas. Mais... je ne veux pas être une chose pour toi, TA chose. Tu comprends ? Ni même ton assurance-vie. Il faut que tu apprennes à vivre en dehors de moi. Il le faut... Il le faut...

Elle, vivement. - Pourquoi tu dis ça ? Tu vas partir ? Tu veux me quitter, c'est ça ?

Lui, il se retourne, se cogne contre un fauteuil. - C'est quoi ça ? (il passe derrière elle, la main glissant sur le dossier du canapé) Je n'y vois plus clair. Tu comprends ? Je ne peux pas continuer comme ça, à faire comme si...

(Elle se fige. Un temps. Voix froide)

Elle - "Comme si" ? Moi je pense que les gens qui font "comme si", ce sont les comédiens, les menteurs, les hypocrites. C'est comme ça que tu nous vois, Jean ? C'est comme ça que tu vois notre couple ? Comme une farce ? Je ne te crois pas. Il y a autre chose que tu ne veux pas me dire. (Un temps. Plus bas.) Il y a autre chose...

Lui - Mais articule bon sang! Je t'entends mal. (Il s'énerve) J'entends rien ! Je ne vois rien ! Je ne trouve plus mon équilibre ! TU COMPRENDS ?! (plus bas) Je n'en peux plus de tout ça... et je te fais du mal... On ne peut plus continuer comme ça.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La suiittteeeee. (Je te préviens que s'il a une maîtresse, je quitte le bloig sur l'instant !)