Irulaane ou la face artistique de Lauriane Renaud...

Irulaane ou la face artistique de Lauriane Renaud...
Toujours un peu perchée...

vendredi 22 février 2013

Journal - fragments...


Extraits du journal d’un écrivain en terre de Saint Gildas de Rhuys…


Mercredi 20 février. Un banc face à l’atlantique, au soleil, sur la presqu’île de Rhuys.
Arrivée à l’abbaye hier soir. Un lieu insoutenable de beauté, de sérénité et de mystère.
J’y suis venue pour écrire l’histoire d’Alice.
J’y suis venue pour me ressourcer, apprendre à dire Adieu.
J’y suis venue pour m’apaiser, me réconcilier avec une part de la vie. Retrouver en moi les ressources et les chemins profonds..
Le bruit de l’océan sur les rochers, les sentiers qui partent de l’abbaye, cette petite porte cachée au fond du parc qui débouche sur le bleu écumant, tout cela devrait m’aider à exister, à sentir profondément les ressorts de mon vivant.



Pour couronner le tout, après des mois de grisaille et d’humidité, il fait un temps magnifique, sec, froid, ensoleillé. Le bruit de la mer et du vent berce mon âme assoiffée d’immensité et de transcendance.



Saint Gildas de Rhuys, 2e jour.
Assise sur les rochers, face à l’océan.
Les larmes coulent parce que c’est si beau.
Parce que c’est si dur d’être et de rester vivant.
Parce que nous sommes si peu dans l’immensité. Une part d’écume dans le néant.
Combien de cœurs perdus se sont déjà assis à cette même place au cours des siècles précédents ? Abélard lui même peut-être ? Et combien viendront encore s’échouer sur ces rivages lorsque je ne serai même plus un souvenir, tout au plus quelques particules de poussière dans le vent ?


Vendredi 22 février – Dernier jour complet en la presqu’île de Rhuys…
Il doit être un peu plus de 15 heures. Je suis assise au soleil, sur les rochers, à la toute extrémité de la pointe du Grand Mont.
Chaque jour, le vent s’est fait plus froid et plus cinglant malgré le soleil toujours brillant dans un ciel d’azur.
Du point de vue de l’écriture, de ce que j’apprends sur ma capacité d’inspiration, de solitude, de travail acharné, ce séjour est une réussite. Sur le plan personnel, je n’ai pas progressé d’un pouce…
(…) Ce lieu sera à jamais indissociable de l’histoire d’Alice et de Valentin. 
Terminée ici. 
Finie. 
Pour jamais écrite et scellée. (…)
J’aimerais m’arracher le cœur et le jeter dans l’océan…

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