Extraits du journal d’un écrivain en terre de Saint Gildas
de Rhuys…
Mercredi 20 février. Un banc face à l’atlantique, au
soleil, sur la presqu’île de Rhuys.
J’y suis venue pour écrire l’histoire d’Alice.
J’y suis venue pour me ressourcer, apprendre à dire Adieu.
J’y suis venue pour m’apaiser, me réconcilier avec une part
de la vie. Retrouver en moi les ressources et les chemins profonds..
Le bruit de l’océan sur les rochers, les sentiers qui
partent de l’abbaye, cette petite porte cachée au fond du parc qui débouche sur
le bleu écumant, tout cela devrait m’aider à exister, à sentir profondément les
ressorts de mon vivant.
Pour couronner le tout, après des mois de grisaille et
d’humidité, il fait un temps magnifique, sec, froid, ensoleillé. Le bruit de la
mer et du vent berce mon âme assoiffée d’immensité et de transcendance.
Saint Gildas de Rhuys, 2e jour.
Assise sur les rochers, face à l’océan.
Les larmes coulent parce que c’est si beau.
Parce que c’est si dur d’être et de rester vivant.
Parce que nous sommes si peu dans l’immensité. Une part
d’écume dans le néant.
Combien de cœurs perdus se sont déjà assis à cette même
place au cours des siècles précédents ? Abélard lui même peut-être ?
Et combien viendront encore s’échouer sur ces rivages lorsque je ne serai même
plus un souvenir, tout au plus quelques particules de poussière dans le
vent ?
Vendredi 22 février – Dernier jour complet en la presqu’île
de Rhuys…
Il doit être un peu plus de 15 heures. Je suis assise au
soleil, sur les rochers, à la toute extrémité de la pointe du Grand Mont.
Chaque jour, le vent s’est fait plus froid et plus cinglant
malgré le soleil toujours brillant dans un ciel d’azur.
Du point de vue de l’écriture, de ce que j’apprends sur ma
capacité d’inspiration, de solitude, de travail acharné, ce séjour est une
réussite. Sur le plan personnel, je n’ai pas progressé d’un pouce…
(…) Ce lieu sera à jamais indissociable de l’histoire
d’Alice et de Valentin.
Terminée ici.
Finie.
Pour jamais écrite et scellée. (…)
J’aimerais m’arracher le cœur et le jeter dans l’océan…
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