Ces derniers temps, j'ai plutôt été d'humeur morose : réparons cela en vous narrant ma première matinée à Paris...
Vendredi 15 février 2008. 11h05. Le Café Marco Polo, Place de la nation - Paris XXIIe.
Attablée devant un capuccino à la parisienne (c'est à dire qu'on cherche les traces de café sous une montagne de crème), je me pose enfin après près de 2 heures de marche des plus éprouvantes (tant il fait un temps dégueulasse et tant j'ai eu la connerie de vouloir jouer à la midinette).
Mon épopée parisienne est pour le moment plutôt comique. Ayant quartier libre ce matin pendant la réunion de D, je me faisais fort d'une matinée des plus productives, plan en main et GPS dans la tête. (Lâche moi n'importe où avec un plan, lui affirmai-je, et je me débrouille !)
Me voilà donc partie, nez au vent dans les rues de la capitale, humant (voire sniffant) avec délice les odeurs de pots d'échappement, me délectant des agressions visuelles colorées de toutes sortes, bavant face aux publicités alléchantes qui me renvoient tout à coup une piètre image de moi même, piaffant devant les affiches de spectacles, expositions, salons de toutes sortes… qui me rappellent douloureusement qu'ici, on est au c--ur de la vie culturelle, que tout est à portée de main (si, non à portée de portefeuille…). Pendant quelques instants, je me prends à penser que j'ai raté quelque chose dans ma vie et que c'est ici que j'aurais dû vivre, naître peut-être, que je suis une parisienne de coeur en exil…
Ma promenade ce matin a un premier but : trouver l'Opéra Garnier pour réserver notre visite de l'après-midi. Sur le plan, il ne m'a pas semblé bien loin : un petit bout de boulevard à remonter et je devrais déboucher sur lui.
Merde ! En consultant mieux mon plan, je m'aperçois que je me suis gourée d'Opéra et donc complètement gourée de quartier : là, pas loin, c'est l'Opéra Bastille qui m'attend. Tant pis, j'irai quand même voir de quoi celui-là a l'air.
Sauf… qu'il est long ce boulevard, il n'en finit pas et je fatigue (bardée de mon journal de bord et de mon MAC que j'ai eu l'idée saugrenue d'emmener avec moi dans ma mégalomanie de pseudo écrivain que l'inspiration peut chopper partout…pppffttt ! connerie, ce truc pèse une tonne et la seule inspiration que j'aie c'est la vision d'un café et d'une grosse part de tarte au citron.). J'ai froid. Tant pis, je m'obstine : il y a bien un bout à ce putain de boulevard et l'Opéra Bastille est à ce bout-là !
Comme j'ai de plus en plus froid, j'enfile l'élégant petit bonnet vert que j'ai emporté avec moi car il va avec mon écharpe et mes boucles d 'oreilles, fait ressortir mes yeux…AAAAAAAAa ! Je me croise dans une glace : j'ai peur ! C'est moi cet énergumène au nez rouge et au bonnet péruvien qui, remontant à cause de ma masse surabondante de cheveux, me fait un dôme sur le dessus du crâne ? Mon Dieu ! Moi qui me croyais raffinée et à la mode…
J'ôte l'horreur verte.
Maintenant, je suis complètement décoiffée, échevelée et… j'ai toujours froid. J'arrive enfin au bout de cet interminable boulevard qui paraissait si dérisoirement petit sur mon plan. Bizarre, je ne vois pas l'Opéra Bastille. Il devrait pourtant être assez imposant ? Je sors à nouveau mon plan : c'est pas possible ! J'ai remonté le boulevard… en sens inverse. Je suis effroyablement dépitée, vexée. Je cherche à rattraper mon fiasco en me disant que visiblement, je ne suis pas trop loin de la rue où se trouve notre Hôtel : au moins, pouvoir dire fièrement à D que j'ai fait un repérage…
Je repars : au bout du boulevard Reuilly… je m'aperçois que je l'ai encore pris du mauvais côté. Cela fait alors une heure que je marche, je n'en peux plus.Je ressors mon plan pour la énième fois et tâche de le lire efficacement, en plein vent, les doigts gelés (bien entendu, je n'ai pas emmené de gants…), sans cesse bousculée par de Parisiens surexcités qui soupirent excédés par cette provinciale qui leur barre le chemin. Enfin, miracle ! Un vieux monsieur a pitié. Il s'arrête et, avec un flair digne de Sherlock Holmes, il me demande si je cherche quelque chose. Oui, mon brave, c'est le cas de le dire. Et pif, paf, en deux coups de cuiller à pot, il me remet sur les rails et m'indique ma destination.J'aurais au moins repérer l'hôtel…
Ville de malades ! Jamais j'habiterai ici !
Vendredi 15 février 2008. 11h05. Le Café Marco Polo, Place de la nation - Paris XXIIe.
Attablée devant un capuccino à la parisienne (c'est à dire qu'on cherche les traces de café sous une montagne de crème), je me pose enfin après près de 2 heures de marche des plus éprouvantes (tant il fait un temps dégueulasse et tant j'ai eu la connerie de vouloir jouer à la midinette).
Mon épopée parisienne est pour le moment plutôt comique. Ayant quartier libre ce matin pendant la réunion de D, je me faisais fort d'une matinée des plus productives, plan en main et GPS dans la tête. (Lâche moi n'importe où avec un plan, lui affirmai-je, et je me débrouille !)
Me voilà donc partie, nez au vent dans les rues de la capitale, humant (voire sniffant) avec délice les odeurs de pots d'échappement, me délectant des agressions visuelles colorées de toutes sortes, bavant face aux publicités alléchantes qui me renvoient tout à coup une piètre image de moi même, piaffant devant les affiches de spectacles, expositions, salons de toutes sortes… qui me rappellent douloureusement qu'ici, on est au c--ur de la vie culturelle, que tout est à portée de main (si, non à portée de portefeuille…). Pendant quelques instants, je me prends à penser que j'ai raté quelque chose dans ma vie et que c'est ici que j'aurais dû vivre, naître peut-être, que je suis une parisienne de coeur en exil…
Ma promenade ce matin a un premier but : trouver l'Opéra Garnier pour réserver notre visite de l'après-midi. Sur le plan, il ne m'a pas semblé bien loin : un petit bout de boulevard à remonter et je devrais déboucher sur lui.
Merde ! En consultant mieux mon plan, je m'aperçois que je me suis gourée d'Opéra et donc complètement gourée de quartier : là, pas loin, c'est l'Opéra Bastille qui m'attend. Tant pis, j'irai quand même voir de quoi celui-là a l'air.
Sauf… qu'il est long ce boulevard, il n'en finit pas et je fatigue (bardée de mon journal de bord et de mon MAC que j'ai eu l'idée saugrenue d'emmener avec moi dans ma mégalomanie de pseudo écrivain que l'inspiration peut chopper partout…pppffttt ! connerie, ce truc pèse une tonne et la seule inspiration que j'aie c'est la vision d'un café et d'une grosse part de tarte au citron.). J'ai froid. Tant pis, je m'obstine : il y a bien un bout à ce putain de boulevard et l'Opéra Bastille est à ce bout-là !
Comme j'ai de plus en plus froid, j'enfile l'élégant petit bonnet vert que j'ai emporté avec moi car il va avec mon écharpe et mes boucles d 'oreilles, fait ressortir mes yeux…AAAAAAAAa ! Je me croise dans une glace : j'ai peur ! C'est moi cet énergumène au nez rouge et au bonnet péruvien qui, remontant à cause de ma masse surabondante de cheveux, me fait un dôme sur le dessus du crâne ? Mon Dieu ! Moi qui me croyais raffinée et à la mode…
J'ôte l'horreur verte.
Maintenant, je suis complètement décoiffée, échevelée et… j'ai toujours froid. J'arrive enfin au bout de cet interminable boulevard qui paraissait si dérisoirement petit sur mon plan. Bizarre, je ne vois pas l'Opéra Bastille. Il devrait pourtant être assez imposant ? Je sors à nouveau mon plan : c'est pas possible ! J'ai remonté le boulevard… en sens inverse. Je suis effroyablement dépitée, vexée. Je cherche à rattraper mon fiasco en me disant que visiblement, je ne suis pas trop loin de la rue où se trouve notre Hôtel : au moins, pouvoir dire fièrement à D que j'ai fait un repérage…
Je repars : au bout du boulevard Reuilly… je m'aperçois que je l'ai encore pris du mauvais côté. Cela fait alors une heure que je marche, je n'en peux plus.Je ressors mon plan pour la énième fois et tâche de le lire efficacement, en plein vent, les doigts gelés (bien entendu, je n'ai pas emmené de gants…), sans cesse bousculée par de Parisiens surexcités qui soupirent excédés par cette provinciale qui leur barre le chemin. Enfin, miracle ! Un vieux monsieur a pitié. Il s'arrête et, avec un flair digne de Sherlock Holmes, il me demande si je cherche quelque chose. Oui, mon brave, c'est le cas de le dire. Et pif, paf, en deux coups de cuiller à pot, il me remet sur les rails et m'indique ma destination.J'aurais au moins repérer l'hôtel…
Ville de malades ! Jamais j'habiterai ici !
2 commentaires:
A la prochaine visite, débranche le GPS de poche, laisse toi flâner au gré de l'humeur et de la poésie...et reviens, en métro! ça marche mieux...on est ainsi moins déprimé!
En tous cas, cet instant humoristique m'a bien fait rire! bisous
quel don!! tu m'as fait bien rire. C'est tellement bien raconté que je vivais en même temps que toi ta "mésaventure".
Te voilà bien devenue un "vrrraie" campagnarde. Mais rassure toi, nous sommes tous passé par ce type de méprise un jour ou l'autre dans la capitale. C'est pourquoi il est si pratique et plus prudent de prendre le métro ou l'autobus!!! (avec un bon plan du réseau quand même!!).
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