La compagnie d'Irulaane a pris possession pour le week end du salon d'un particulier, à Abilly. Quelques heures pour débarrasser meubles et canapés, tableaux, buffets et rendre ce lieu nu avant de l'investir. Pour une soirée. Pour 20 spectateurs invités personnellement par notre hôtesse.
Une ambiance nouvelle pour ce spectacle qui n'en finit pas d'évoluer, cette pièce toujours en devenir, en questionnement. Au coeur de l'intime, du salon, l'intense proximité avec les spectateurs ne modifie pas seulement la réception, elle a un impact évident sur notre façon de jouer, la manière d'impliquer notre public. C'est un objectif qui a toujours été au coeur de cette mise en scène et pourtant, dans un espace aussi restreint, on pourrait vite dériver vers le trop, vers l'agression, tant le spectateur est proche. Un nouveau regard sur le choeur en découle : il n'est pas que puissance de voix, secours gestuel et dramatique à Paul et Léa, il est aussi image et poésie, chuchotements, miroirs...
Et puis, coup de pouce du destin : il fait un vent terrible ce soir là. On l'entend s'engouffrer à intervalles magiques sous les volets et la porte, apportant parfois un frisson qui ne doit rien au froid... Nos ombres prennent des aspects fantomatiques...
Oui, une bien belle soirée. Onirique.
Les invités restent longtemps... jusqu'à 1h du matin pour les derniers. Et nous ? des échos encore plein les oreilles et le coeur, nous remettons tout en place pour que notre hôtesse retrouve sa maison : le carrosse redevient citrouille, mais on est bien loin des minuits rituels..
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