Nous ne savons combien de
temps il nous reste,
Nous ne savons pas si le
chemin sera encore long,
Mais il nous paraît en
avoir fait déjà la moitié
Parfois avec bonheur,
souvent dans les larmes et la douleur
Et la fatigue commence à
pointer,
Une fatigue qui ne doit
rien à des nuits blanches et arrosées,
Aux lendemains de fêtes
bruyantes et agitées.
La vie nous a abimés.
Peu à peu, nous nous
perdons,
De peurs en déceptions,
De promesses caduques en
désillusions,
Nous nous enlisons.
Nous mourons.
Je vous vois, je vous
entends et je me perds avec vous.
Certains trouvent refuge
dans l’alcool,
D’autres enfilent les
cachets comme autrefois nous engloutissions des carambars,
Quelques uns
s’abrutissent de travail,
Tandis qu’une poignée court
après on ne sait quelle illusoire célébrité,
Et puis tous ceux qui
croient vivre d’amour et qui en crèvent
Et ceux qui n’iront
jamais au bout de leurs rêves,
Les parents épuisés qui
ont tout centré sur leur postérité,
Les solitaires qui ne
veulent plus être mis en danger,
Les papillons qui
enchainent et butinent pour ne plus être piégés
Les renfermés, les
extravertis, les angoissés, les meurtris, les effrayés.
Nous sommes tous là,
En première ligne
Un premier bilan déjà,
Et des cicatrices, des
rides qui ne partiront plus
De la lumière encore et
des envolées
Un peu de foi qui reste
et nous maintient debout
Alors que nous sombrons
et nous nous abimons.
Et nous commençons à
penser que cette course effrénée dans laquelle nous nous sommes lancées, cette
arène où nous avons été jetés, il va falloir l’abandonner.
Que le vainqueur, ce ne
sera pas nous, jamais.
Mes amis,
Nous voilà en prise avec
la vie,
Parfois presque à bas,
Couverts de sang, de
larmes, de compromis,
Mais il est une chose que
nous possédons,
Comme un trésor,
Comme une force aigüe
contre les ombres brutes,
Une chose que rien ni
personne ne pourra nous enlever :
Face à l’adversité,
Nous nous donnons la
main.
Et certes, nous sombrons,
et nous nous abimons,
Mais tous ensemble,
Et il n’y aura peut-être
pas de vainqueur,
Mais un bien beau combat,
Et longtemps encore
l’arène résonnera
De toute l’amitié que
nous nous sommes portée et qui nous portera.
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