Irulaane ou la face artistique de Lauriane Renaud...

Irulaane ou la face artistique de Lauriane Renaud...
Toujours un peu perchée...

dimanche 17 mars 2013

Que sont mes amis devenus ?



Nous ne savons combien de temps il nous reste,
Nous ne savons pas si le chemin sera encore long,
Mais il nous paraît en avoir fait déjà la moitié
Parfois avec bonheur, souvent dans les larmes et la douleur

Et la fatigue commence à pointer,
Une fatigue qui ne doit rien à des nuits blanches et arrosées,
Aux lendemains de fêtes bruyantes et agitées.

La vie nous a abimés.
Peu à peu, nous nous perdons,
De peurs en déceptions,
De promesses caduques en désillusions,
Nous nous enlisons.
Nous mourons.

Je vous vois, je vous entends et je me perds avec vous.
Certains trouvent refuge dans l’alcool,
D’autres enfilent les cachets comme autrefois nous engloutissions des carambars,
Quelques uns s’abrutissent de travail,
Tandis qu’une poignée court après on ne sait quelle illusoire célébrité,
Et puis tous ceux qui croient vivre d’amour et qui en crèvent
Et ceux qui n’iront jamais au bout de leurs rêves,
Les parents épuisés qui ont tout centré sur leur postérité,
Les solitaires qui ne veulent plus être mis en danger,
Les papillons qui enchainent et butinent pour ne plus être piégés
Les renfermés, les extravertis, les angoissés, les meurtris, les effrayés.

Nous sommes tous là,
En première ligne
Un premier bilan déjà,
Et des cicatrices, des rides qui ne partiront plus
De la lumière encore et des envolées
Un peu de foi qui reste et nous maintient debout
Alors que nous sombrons et nous nous abimons.
Et nous commençons à penser que cette course effrénée dans laquelle nous nous sommes lancées, cette arène où nous avons été jetés, il va falloir l’abandonner.
Que le vainqueur, ce ne sera pas nous, jamais.

Mes amis,
Nous voilà en prise avec la vie,
Parfois presque à bas,
Couverts de sang, de larmes, de compromis,
Mais il est une chose que nous possédons,
Comme un trésor,
Comme une force aigüe contre les ombres brutes,
Une chose que rien ni personne ne pourra nous enlever :
Face à l’adversité,
Nous nous donnons la main.

Et certes, nous sombrons, et nous nous abimons,
Mais tous ensemble,
Et il n’y aura peut-être pas de vainqueur,
Mais un bien beau combat,
Et longtemps encore l’arène résonnera
De toute l’amitié que nous nous sommes portée et qui nous portera.







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