Voici ce que devient ce passage tragique de ma vie une fois revu et corrigé par le prisme de l'imaginaire : un extrait de ma Sonate en V mineur... ou les fins d'un Voyageur.
Néanmoins,
Un matin,
Il inspira plus fort que d'habitude,
Et décida que c'en était fini de cette vie terne et rude,
De toute cette lassitude.
Il se leva pourtant comme à l'accoutumée,
Et but avec délectation son dernier café.
Puis il resta longtemps devant la fenêtre,
A contempler ce morceau de jardin qu'il aimait de tout son être,
Avec son peuplier indéracinable qui caressait le ciel,
Et faisait vibrer son âme comme un rayon de miel.
D'ailleurs, il fut presque étonné qu'il fasse soleil.
En ce jour à nul autre pareil,
Il eut espéré
Un temps à la René,
Plein de bruit et de fureur.
Ensuite, avec méthode et lenteur,
Il arrosa toutes les plantes de la maison,
Sans trembler d'un frisson,
Sans faire couler de l'eau à côté,
Comme quand il était pressé.
Avec calme et mesure,
Il se dit en un murmure:
"Ce n'est pas parce que je vais partir,
Que mes plantes doivent mourir."
Des centaines de choses qu'il avait à empaqueter,
Il commença par ses sous-vêtements,
Comme si, tout bêtement,
L'essence de lui même y avait résidé,
Comme si ces petits morceaux de tissu,
Que personne, depuis longtemps, n'avait vus,
Etaient essentiels.
Mais n'est-ce pas là que réside le réel?
Car c'est bien ce qu'on ne voit pas,
Ce qu'on ne dit pas,
Ce qu'on n'entend pas,
Qui finalement comptera...
Et il est parti.
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