Comme toujours quand elle écrit, elle se rassure. Elle met des mots sur les sentiments comme on colle des étiquettes sur ses pots de confiture.
Surtout ne pas mélanger !
Surtout ne pas inverser, ne pas se tromper. Ce serait trop grave si, se préparant à savourer de la prune, on tombait sur de la rhubarbe. TROP GRAVE !
Alors, elle écrit, elle encode, elle nomme, elle délimite, elle circonscrit :
Ce petit sentiment là, c’est de la jalousie,
le gros pas fin qui rôde dans le coin, c’est du chagrin.
L’impression qui glisse sous la langue, celle qui laisse un petit goût amer qui fait froncer le nez, ce ne serait pas du regret ?
Le pire des pots, le pire des maux,
C’est le rien.
Le pot du vide, le pot des rides,
Le pot du temps qui passe et qui ne laisse pas de traces.
Le pot qu’on sait ouvrir mais jamais vraiment refermer.
Le pot qui glisse des mains et qui se casse,
Le verre qui coupe les pieds et qui fait saigner.
Elle continue pourtant,
Aux diables les tourments !
Inlassablement,
Elle rempote du sentiment.
Coûte que coûte, elle remplit, elle tasse, elle étiquète.
Elle consigne scrupuleusement chaque recette.
Elle tamponne, elle labellise.
Rien ne lui échappe :
Elle verbalise,
Elle engage, elle titularise.
Avec l’espoir secret,
Qu’un jour, dans sa cuisine du cœur,
Elle trouve enfin les ingrédients du bonheur.
2 commentaires:
Comme elle est tendre cette femme là .... puissions nous lui ressmbler un peu quand le temps sera venu. Tourangelle n'est-ce pas ? comment ne nous serions nous pas reconnues ? merci d'être passée chez moi et de m'avoir ainsi ouvert votre porte !
A bientôt
Cat
Merci pour la visite, Cat. Ma porte reste ouverte, bien entendu...
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