Irulaane ou la face artistique de Lauriane Renaud...

Irulaane ou la face artistique de Lauriane Renaud...
Toujours un peu perchée...

mardi 20 avril 2010

Une lettre d'amour

Extraite du roman inachevé "Autopsy"


Si j’avais pu me contenter d’un peu d’amour, le seul que tu voulais bien me donner, tout, sûrement, aurait été différent. Mais tu m’as appris à ne pas me contenter de vivre à moitié.
Entretenir un amour plus mesuré ? Mais l’amour a-t-il une mesure ? Ou est-ce que la mesure de l’amour, c’est justement de ne pas en avoir ?

 
  Alors, j’ai décidé de t’aimer quand même, d’aller contre le sens de la vie. D’utiliser jusqu’à mes manques et ce dont tu me privais. Je dominerais par cela même ce qui faisait mon infériorité, instituant en relief ce qui était creux et en plein ce qui était vide.

 
Le temps passait et je t’aimais chaque jour davantage. Je crois que tu te laissais porter pas ce flot rassurant. Tu virevoltais par ci, par là, disparaissais parfois des jours entiers, certaine que je serais toujours là quand tu reviendrais.
Et, toujours, je t’attendais. Je voulais juste t’aimer, ne pas te laisser, ne plus te laisser pleurer. T’écouter aussi. Tu avais tant de choses à raconter, et à dire, et à vivre, plus de rêves que toutes mes nuits réunies n’en possèderaient jamais.
T’aimer, oui, mais sans t’envahir et te le dire, sans me trahir.

Espérer, attendre… qu’un jour peut-être, la magie opère.

 
Mais sur le chemin de l’amour, tu semblais être à l’infini. Et quand le but vers lequel on marche est à l’infini, ça revient à ne pas en avoir du tout. La distance restait toujours la même, quel que soit le chemin parcouru. Et serais-je parvenu à tes côtés, que tu ne m’aurais pas vu davantage.

  Je n’ai donc fait que m’agiter, stérilement. Il fallait être aveugle pour ne pas ressentir l’inutilité de mon parcours. Aveugle ou désespérément amoureux.

La distance entre nous était infranchissable, car elle n’existait pas. Tu n’avais pas besoin de moi…

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