L’ERE DU RIEN
Ressurgit
L’envie
Comme à chaque fois
Le besoin
Compulsif
Irrepressif
La soif
Tenace
Inassouvie
Inapaisée
Jamais.
Disparition
Dissolution
Départ
Ailleurs
Là-bas
Partout mieux qu’ici-bas.
Prendre un aller sans
retour
Eviter d’un coup tous les
détours.
Échapper au tortueux
Au fangeux
Au trop douloureux
Aux joies mesquines des
bienheureux
À la douceur de ceux
Ici et maintenant.
Esquiver le ravin après
avoir connu la cime
Résister à l’attrait de
l’abime
Voler, encore et encore
A s’en mordre les ailes
Si n’étaient déjà brûlées
Sans penser qu’à la fin
Toujours
La chute,
Le ravin.
Ecorchée du quotidien
Veines ouvertes des
matins bruns
Cœur saignant d’un
désamour lointain
Mains tendues dédaignées
Indécence d’un chagrin toujours
dégainé
Affiché
Revendiqué.
Mais mélancolie seulement
Mélancolie perfide
Et sans cesse renouvelée
Sans aucun fond à trouver
À percer
À pénétrer
À abattre.
Proprement.
Horizon, horizons,
Intervalles
Lignes de fuite
pathétiquement invoquées
Jamais atteintes
Et fausses
Et courbes
Et feintes
Du vide au lieu des
pleins
Du creux dans la forme
impavide
De l’air
Du rien
De l’air de rien.
2 commentaires:
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tu avais raison, je suis transporté, et confidence pour confidence, je me sens moins seul, plus seul à ressentir cet "air de rien"...
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