Pluie.
Sur le pavé, clapotis.
Pluie sur sa figure, dans son cou,
Pluie sur ses joues,
Pluie dans son cœur,
Pluie. Partout.
C’est à l’intérieur d’elle que ça ruisselle,
C’est L qui se démantèle.
L se disloque,
Se répand,
Fait flaque.
La douleur est parfois telle
Qu’elle pense ne jamais revoir un jour le soleil.
L croyait au prince charmant,
Elle en ignorait les tourments
Quand le cheval n’est plus si blanc,
Quand tout devient gris.
Pluie.
Cloaque. Clapotis.
L pensait que le pire dans la
vie,
C’était le vide, le fade, la monotonie.
L découvre qu’il y a le Trop
Plein.
Les tourments sans fin,
Le raffinement cruel des souvenirs qui s’amoncellent.
Il lui suffit de fermer les yeux,
Elle les revoit.
Ses mains, son regard, ses sourires.
Alors, profondément, elle respire,
Et voilà qu’arrive son parfum,
La délicate odeur de sa peau le matin.
Non !
De ses doigts, elle balaye ce trop plein de soleil,
Mais c’est encore son corps qu’L
réveille,
Le petit creux si doux de son cou
Qu’elle avait autoproclamé sien
Dès le premier câlin.
Il avait ri.
Non !
Elle l’entend à nouveau.
Son rire, sa voix, ses soupirs.
Son rire, sa voix, ses soupirs.
Cinq sens, c’est bien trop.
Ca fait si mal tout à coup de se demander
Si tout ça un jour a été vrai.
L ne connaît pas bien
l’amour et elle n’est pas sûre de ce qu’il laisse quand il s’en va.
L ne sait pas s’il disparaît
en nous en laissant plein les doigts,
Ou si son supplice est de rester naïvement là,
De s’installer dans des souvenirs désincarnés,
Avec juste ce qu’il faut d’authenticité pour en pleurer.
Pour s’en liquéfier.
Ces moments-là, alors, c’était quoi ?
Des mirages ? Des nuages ? De la buée ?
Les mots qu’on prononce : des images ? des
clichés ?
Il n’y a donc qu’elle pour croire au monde des fées ?
Pour croire réelle chaque syllabe prononcée ?
Pour respecter les promesses données ?
Ou bien est-ce juste le temps qui patine les plus beaux
serments ?
Il pleut.
L pleure.
L meurt.
L dégouline de plus belle.
L s’écartèle.
L redoute la disparation
éternelle des hirondelles.
5 commentaires:
moment de poésie sympathique :)
Merci :)
Je connais cette disparition qui provoque la prise de conscience de l'immensité d'un trop plein devenu vide... Mais comme j'aimerais pouvoir l'exprimer ainsi, c'est tout simplement magnifique...
j'aime la pluie, les larmes qui coulent au fond du cœur quand tout ce qui était plein devient vide, mais comme j'aimerais pouvoir l'écrire comme vous le faites... Merci
Merci beaucoup Jean-Jacques. Si tu as aimé, je te conseille l'article juste avant "L'ère du rien".
Au plaisir :)
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